Un petit Lansdale que je n'avais pas encore lu en attendant LE Lansdale nouveau, une aventure de Hap et Leonard dont la parution est proche.
Bill se planque chez sa mère dont le cadavre empeste. Il ne déclare pas le décès pour toucher les allocs et enroule le corps dans un sac poubelle. N'ayant bientôt plus de conserves à grignoter il décide de braquer la boutique en face de chez lui en compagnie de deux ex-taulards pas forcément brillants.
Mais ce qui semblait être un cambriolage sans heurt tourne au jeu de massacre.Ils flinguent le type, se font prendre en chasse puis canarder. Les deux complices se font descendre, la caisse plonge dans les marais et Bill se voit coincé entre les serpents, (comme toujours des mocassins d'eau, Lansdale fourgue toujours ces bestioles) et un flic psychotique et lourdement armé.
Bill s'enfonce donc dans le cloaque. Il en sortira défiguré par les moustiques pour tomber sur un cirque minable dont la principale attraction est une bande de Freaks. Un homme chien, une femme à barbe, des nains, des siamois et autres phénomènes du genre. Il sera recueilli par le patron dicrètement difforme, car avec un mauvais jeu de mot de mon cru, celui-ci a le coeur sur la main.
Bill ne voit que des "monstres", des "nègres débiles" et des "ratés". Il ne restera que pour se planquer en attendant que son visage dégonfle, puis pour serrer de plus près la très sexy Widget la femme de son sauveur.
Comme souvent chez Lansdale c'est gras, vulgaire et outrancier, genre blague de mauvais goût. C'est bien pensé tout de même, et j'aime à y voir un clin d'oeil au Freaks de Tod Browning. Les monstres ne sont pas tous laids et la morale ne sauve pas toujours les justes. Derrière son côté jubilatoire et caustique le roman laisse pointer une tristesse assez touchante.