est la dernière enquête de Wallander. Pas de publicité mensongère ici messieurs et mesdames: le livre terminé, aucun doute ne subsiste dans mon esprit. Kurt ne reviendra pas. Pas de rappel, pas de bis, Kurt a lancé sa dernière réplique, le rideau est tombé, la scène est déserte, la lumière a fui, il ne dira pas " I will be back".
Cette ultime valse est funèbre. Wallander est vieux, ça on le savait, il est même grand-père. Cette fin de partie, si vous me passez l'expression, ne sent pas la rose mais le sapin. Les femmes de sa vie sont alcooliques ou malades et traversent son espace aérien comme des étoiles filantes. Kurt jette un regard sans complaisance sur sa vie. Le passé est lourd, l'avenir est sombre. Entre la vieillesse qu'il craint et la solitude qui le guette, l'heure du bilan a sonné...
Son enquête pour retrouver le père de son gendre piétine. On a cependant le droit à une belle leçon d'histoire: guerre froide, mur de Berlin ou équilibre de la terreur, sous-marins et pacte de Varsovie (je me suis cru en pleine révision du Bac pendant une seconde)...
En effet, le disparu fut officier de marine et de carrière. Les derniers mots qu'il échange avec Wallander remettent en question l'incursion dans les eaux suédoises d'un sous-marin soviétique dans les années soixante...
Une plongée en eau profonde s'annonce avec son cortège d'espionnage et de faux-semblants pour un Kurt dépassé. C'est une page d'histoire qui se tourne et c'est la vie de Wallander qui défile: ses enquêtes, ses conquêtes... je me suis pris à fredonner: avec le temps va, tout s'en va ...llander!!
Tout cela est bel et bien beau, cela n'en demeure pas moins funèbre. On croirait lire les derniers mots d'un condamné (par l'auteur) à disparaître, une confession désabusée ou un testament amer...
Cette élégie est par trop morbide pour ce héros qui n'en méritait pas tant. Wallander, bougon mais vaillant, s'éteint tout au long de cet ultime volet de la saga. Je m'en remettrai. Lui ne remettra pas le couvert et c'est dommage, car s'il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte, on aurait pu souhaiter un final moins abrupt.