A chaque pupitre, on voit des ânes,
Faisant les pitres, lorsqu'ils ricanent,
D'abord en coin, du bout des lèvres,
A gorge ouverte, lorsqu'ils se lèvent,
Et braient. Un vent de sottises
Volète, idiot, aux paperasses,
Où l'ennui soufflant sa braise,
Incendie les feuilles, qui s'entassent.
Dehors, car il y a toujours un dehors,
Aux murs des cachots,
Où, prisonniers dans les fers,
Et gardiens falots,
S'échinent, plus que ne dansent.
Pourtant, à cette cadence,
D'un bout de chanson à l'autre,
Qui de l'élève ou du maître,
Au ciel qui compte nos heures
A l'oeil qui désespère?
Et derrière le carreau
En verre tel un goulot,
Savons-nous, l'ivraie du grain,
Qui, du cancre ou du saint?
Lorsque tous vont,
Courber le front,
Psalmodier ces mêmes mots,
Ressasser, inlassables,
Les juges, les coupables,
Les trop tard et les trop tôt?