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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 17:30

Un petit retour après un grand départ. Deux années à sillonner l'Amérique du sud et quelques autres le long des côtes bretonnes.

 

Un bref tour d'horizon des blogs qui tournent et surprise, quelques pubs mais pas un mot sur tonton Lee, silence radio. Le dernier opus des aventures de Jack Reacher, Mission confidentielle est pourtant dans les bacs.

 

Peu de critique social et donc pas de roman noir, mais grosse artillerie et mécanique de précision, variation sur le thème du héros solitaire et un tour des States qui fait des booms et des cracs...

Lecture somme toute de gare mais gare aux fines bouches, elles ne savent pas ce qu'elles perdent!

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1 décembre 2010 3 01 /12 /décembre /2010 17:39

mankel.gifest la dernière enquête de Wallander. Pas de publicité mensongère ici messieurs et mesdames: le livre terminé, aucun doute ne subsiste dans mon esprit. Kurt ne reviendra pas. Pas de rappel, pas de bis, Kurt a lancé sa dernière réplique, le rideau est tombé, la scène est déserte, la lumière a fui, il ne dira pas " I will be back".

 

Cette ultime valse est funèbre. Wallander est vieux, ça on le savait, il est même grand-père. Cette fin de partie, si vous me passez l'expression, ne sent pas la rose mais le sapin. Les femmes de sa vie sont alcooliques ou malades et traversent son espace aérien comme des étoiles filantes. Kurt jette un regard sans complaisance sur sa vie. Le passé est lourd, l'avenir est sombre. Entre la vieillesse qu'il craint et la solitude qui le guette, l'heure du bilan a sonné...

 

Son enquête pour retrouver le père de son gendre piétine. On a cependant le droit à une belle leçon d'histoire: guerre froide, mur de Berlin ou équilibre de la terreur, sous-marins et pacte de Varsovie (je me suis cru en pleine révision du Bac pendant une seconde)...


En effet, le disparu fut officier de marine et de carrière. Les derniers mots qu'il échange avec Wallander remettent en question l'incursion dans les eaux suédoises d'un sous-marin soviétique dans les années soixante...

 

Une plongée en eau profonde s'annonce avec son cortège d'espionnage et de faux-semblants pour un Kurt dépassé. C'est une page d'histoire qui se tourne et c'est la vie de Wallander qui défile: ses enquêtes, ses conquêtes... je me suis pris à fredonner: avec le temps va, tout s'en va ...llander!!

 

Tout cela est bel et bien beau, cela n'en demeure pas moins funèbre. On croirait lire les derniers mots d'un condamné (par l'auteur) à disparaître, une confession désabusée ou un testament amer...

 

Cette élégie est par trop morbide pour ce héros qui n'en méritait pas tant. Wallander, bougon mais vaillant, s'éteint tout au long de cet ultime volet de la saga. Je m'en remettrai. Lui ne remettra pas le couvert et c'est dommage, car s'il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte, on aurait pu souhaiter un final moins abrupt.

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20 novembre 2010 6 20 /11 /novembre /2010 13:11

C'est l'heure du Tag. Le choix de ce titre est ironique car s'il ressemble étrangement à une célèbre marque d'horlogerie Suisse très à cheval sur l'heure, mon retard lui, s'accumule. Désolé très chère Armande! Quinze auteurs en quinze minutes, chrono:

 

 

Moorcock.

Mes premières amours littéraires. Dark fantasy baroque et convulsée. Apocalypses, guerriers torturés. Le cycle d'Elric a été mon premier coup de coeur. J'ai dévoré ensuite celui d'Hawkmoon. J'habitais à deux pas d'un écrivain de S.F, monsieur Ligny qui fut à l'époque bien aimable de nourrir mon imaginaire vorace des produits de sa bibliothèque.

 

London.

Le grand nord, la ruée vers l'or, chiens de traîneaux ou chasseurs de perles mais aussi pirates, boxeurs en bout de course, révolutions ou prolétaires éreintés, et surtout, encore et toujours Martin Eden. Lu et relu, la clé de voûte d'un monstre sacré. Papa Diaz avait dans son grenier une malle de London chez 10/18. Un héritage donc, familial et spirituel.

 

Richard Bach.

Jonathan Livingston le goëland. Le seul livre de cet auteur que j'ai jamais parcouru. Collégien filiforme et bibliophage, ce conte moderne m'a ravi. Sur les ailes de Jonathan, que de voyages! Je l'ai lu jusqu'à plus soif.

 

Reich.

Ecoute petit homme. Un manuel de savoir vivre, un pamphlet amer, un constat lucide? Reliquat d'un passé familial contestataire, entre deux Bakounine et l'histoire de l'anarcho-syndicalisme... Une lecture marquante en tout cas.

 

Sweig.

Le joueur d'échec. Une histoire courte, simple et pourtant terrible. La

guerre, la torture, le jeu et l'obsession. Tout cela et plus en moins de cent pages. Une gageure, un tour de force. Poignant et laconique à la fois.

 

Connelly.

Les égouts de Los Angeles, la découverte de Bosch et du polar qui accroche. Tous les opus en poche!

 

Sandford.

Davenport le flic retors! Les villes jumelles, et une série que je parcours depuis mon adolescence. Attachement sentimental?

 

Kellerman.

Les enquêtes de Delaware et Sturgis. Un côté Laurel et Hardy quand on y pense. Le gros flic, et le psy athlétique, un homo, un hétéro...

Un duo attachant malgré des redites et quelques américanismes flagrants.

 

Rankin.

Rebus à Edimbourg, l'outsider écossais, grand buveur et petit parleur. Des intrigues impénétrables, un flic dur au mal et pas toujours moral...

 

Lehane.

Kenzie et Genaro, Boston et Bubba leur joyeux compadre toujours prêt à tout, quand je dis tout, je pèse mes mots. Une série magnifique, un auteur en or.

 

Mankell.

Wallander et Ystad, mon premier coup de coeur suédois. Je suis en train de lire la dernière enquête du monsieur. Un petit pincement, nostalgie etc...

 

Sjöwall et Wahlö

Les enquêtes de Beck et de son équipe. A découvrir, mais à relire aussi! La quintessence du policier suédois en dix volumes. C'est à graver dans le marbre parce que: fondateur du genre, indémodable, engagé et concis.

 

Crumley.

Une institution à lui tout seul. Le privé grivois, alcoolo et foutraque. Des intrigues bancales mais, surtout, la dérive de perso hallucinants et hallucinés dans un monde qui n'a ni queue ni tête.

 

Lansdale.

Le digne fils du cas d'école ci-dessus. Un touche à tout survolté, western, polar, angoisse, Oncle Joe raconte des histoires de fou. Ca pétarade, ça défouraille, ça s'insulte, ça tire dans tous les coins, et ça n'est pas si potache que ça en a l'air.

 

Indridason.

La femme en vert, La cité des Jarres, La voix... Je voulais conclure par un auteur dont le nom finit par un "son", ils sont nombreux, c'est tant mieux, mais il ne devait en rester qu'un, alors...

 

Ce listing est bien entendu exhaustif, (doux euphémisme que voilà) pour ne pas dire qu'il est parcellaire et totalement incomplet. Tant de noms se pressent derrière mes yeux... Un raz de marée, que dis-je, un typhon, un tsunami! J'invite cependant tous mes lecteurs éventuels à faire de même afin d'échanger nos vues sur la question et je songe dans un avenir proche mettre en ligne une liste des quinze auteurs que: JE BANNIRAIS DE MES RAYONNAGES.

 

La suite dans le prochain épisode!

 


 


 


 


 


 


 


 


 


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19 novembre 2010 5 19 /11 /novembre /2010 13:48

dahl.gifJ'étais en manque de suédois, et la sortie en poche est une aubaine pour les amateurs avertis ne bénéficiant pas encore d'un bouclier fiscal. J'avais hésité devant l'ouvrage à sa sortie chez Seuil, je l'ai acheté chez Point, ainsi va la vie... C'est signé Arne Dahl, ancien critique et collaborateur de l'Académie suédoise. Il nous fait suivre ici la première enquête d'une brigade spéciale attachée à la résolution d'affaires sensibles.

 

Le personnage principal, Paul Hjelm, est un flic de la vieille école. Il ignore tout de l'informatique et bosse à l'instinct. Il opère dans un quartier difficile et, suite à une prise d'otage très médiatisée, il est mit sur la sellette par les affaires internes. Son comportement face au preneur d'otage, un homme du Kosovo à qui la Suède refuse l'asile, est sujet à caution. Hjelm, au bout du rouleau, investit les lieux seul et blesse l'homme sans sommation. La police veut tuer dans l'oeuf toute rumeur de racisme ou de justice expéditive. Elle décide de faire un exemple et le met à pied. Il est alors recruté par le mystérieux Jan-Olov Hultin et intègre une toute nouvelle unité.

 

Un criminel assassine des grands patrons de l'économie suédoise. C'est bien sûr inacceptable. D'autant plus que le modus operandi est identique à chaque fois. La police y voit là les prémisses d'un tueur en série. Le tueur attend sa victime dans son salon, assis sur le canapé, avant de l'abattre de deux balles dans la tête. Le calibre utilisé, ainsi que la technique, font penser à une exécution pratiquée dans certains milieux criminels. Mais les victimes n'évoluent que dans les cercles de la haute finance. Quel rapport avec un chef de gang albanais et son réseau? Qu'en est-il de cet enregistrement de jazz que l'assassin écoute religieusement à chaque meurtre et qui donne son nom au roman? Ces hommes ont-ils dans les affaires des ennemis assez motivés pour engager des hommes de main?

 

Les pistes à explorer ne manquent pas. Les enquêteurs de ce 87ème district à la suédoise ont du pain sur la planche. Ils sont issus de brigades et de régions différentes, leurs parcours sont ecclectiques.  Il y a là, un ancien avocat devenu policier par souci de justice et qui parle comme un livre, un trentenaire d'origine hispanique fan de musique, une femme au passé trouble, un flic body-buildeur ex-accro des stéroïdes devenu chanteur dans une chorale, etc...

 

Ils ont tous des compétences utiles et offrent au lecteur une fourchette de comportements plutôt distrayante.

 

Bien que la procédure policière occupe une place importante dans l'intrigue (l'analyse des preuves, la recherche et l'écoute des témoins comme les planques ou les filatures), il y a dans ce roman une bonne dose de préocupation sociale et politique. J'ai pensé à Sjöwall et Wahlöo, ce qui n'est pas un mal. J'ai pensé à Mankell aussi, car Hjelm lorgne du côté de Wallander. Ses inquiétudes d'homme devant notre société, sa volonté dans le travail ou ses faiblesses d'époux, toutes ces facettes du personnages restent des classiques... Une surprise tout de même, au fil des pages nous découvrons quelques scènes érotique, chose rare dans le polar nordique. L'un dans l'autre et sans mauvais calambour, j'ai passé un bon moment.

 

Dahl reprend à son compte des ingrédients qui ont fait le succès d'autres écrivains, pour livrer un policier qui, s'il ne dynamite pas les canons du genre, respecte ses codes tout en offrant un bon moment de lecture.





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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 16:39

lansdale-copie-1.gifLansdale, Hap et Leonard sont de retour! Avec plein de bang, whiz, et boum. Un vrai comic-strip, mais pas pour les fillettes... Nos deux gaillards sont toujours vaillants et fidèles à eux-mêmes, entre deux boulots merdiques. Ils ont été tour à tour vigiles et planteurs de roses. On les a vus, gardiens de nuit ou manoeuvres, bosser dans une usine de poulets, pour un fabricant de chaises et toujours tirer le diable par la queue afin de garder trois billets dans une poche. Mais leur spécialité, pour le plus grand plaisir des fans, reste le bottage de cul, la tatane retournée, le coup de boule rotatif et tous ces menuets folkoriques du Sud profond que même Chuck Norris leur envie. Cette célèbre hospitalité sudiste quoi...

C'est un duo qui frappe, l'esprit et le reste. Le blanc démocrate et hétéro, le black teigneux, républicain et gay. Des experts de la vanne grossière, de l'insulte imagée et du plan élaboré, genre on rentre et on cogne, on cogne encore, on cogne toujours, puis on les flingue. Enfin on les charrie un peu. Si survivant il y a. De fins stratèges, Napoléon en est encore tout retourné. 

 

Il y a peu de chance de faire passer ça pour du Stendhal ou du Zola. On ne peut raisonablement pas l'offrir à une charmante vieille tante entre deux tisanes et lui faire croire que c'est du Danielle Steel. Dans une bibliothèque à haute teneur intellectuelle, la Rhétorique d'Aristote se sentirait toute gênée entre deux Lansdale...

 

Mais enfin, je ne bois pas de verveine et ne lis pas Proust, alors...

Dans l'East Texas, terre de gens agressifs et de reptiles mesquins (dont les ''mocassins d'eau'', ces serpents reviennent dans quasi tous les Lansdale), Hap s'est dégotté un job de merde sur un chantier quelconque. Il est payé des clopinettes et file le parfait amour avec Brett sa rouquine incendiaire... c'est d'ailleurs peu de le dire car elle a effectivement incendié son ex-mari avant d'éteindre les flammes à grands coups de pelle. Mais Leonard, en manque de biscuits à la vanille, ce sont ses préférés, débarque avec Marvin pour lui demander un coup de pince. Une des petites filles dudit Marvin est dans une position délicate. Elle deale de la came dans une caravane et frôle le trottoir. La proposition est simple, distribuer des beignes et ramener la gamine.

 

Les choses vont bien sûr se corser, fusillades, courses-poursuites, lancer de chien, canotage intempestif, F.B.I, tueurs à gage, mafia et tutti quanti! Il est à noter que les autochtones ont un patois plus que fleuri et qu'il risque de heurter la sensibilité des plus jeunes. Entre deux "raclures de couilles", "lopettes" ou "enculeurs de chiens", (j'en passe certains sous silence pour ne pas gâcher la surprise), nos petits gars du Sud ont le verbe imagé pour faire dans l'euphémisme. Ils ont vieilli mais gardent punch et tonus comme de vieux cogneurs aguerris. Nos lascars sont encore bons pour le service.

 

Lorsque leur chemin croisera celui de Vanilla, comme qui dirait, intermittant du spectacle plus que spécialisé dans le tomber de rideau, on lorgnera du côté d'O.K. Corral pour quelques règlements de comptes. Le Sud et plus particulièrement l'East Texas ne sentent pas le magnolia. Ils suintent la bière et la crasse, le cuir et la poudre. C'est trash, c'est gras, ça envoie du lourd. 

 

Plus sérieusement, enfin si je peux dire, derrière ses rodomontades, ses gros mots, ou son humour au style assez proche du coussin péteur pour ce qui est de la finesse, Lansdale ne fait pas que le guignol. La mélancolie pointe son nez régulièrement. Notre duo de comiques favori, avec ses galères de thune et son avenir incertain, sent passer les années et les embrouilles. Leur amitié, aussi improbable soit-elle, est peut-être la seule chose en laquelle ils croient encore, et malgré les vannes d'ado et les road-movies déjantés, on sent çà et là, un certain désespoir, voire un désespoir certain. De l'humour de condamné à l'approche du dernier acte. Lire Lansdale, c'est comme bouffer un gros steak lorsque les artères bouchonnent et dire, merde je fumerais bien une clope après. Une bonne grosse pirouette pleine de bruit et de fureur, dite par un idiot... Mais vous connaissez la suite.

 

Connelly, s'il n'a pas pondu un bouquin terrible la dernière fois qu'il s'y est mis, nous met ici une dédicace efficace: " Lansdale est un maître et Vanilla Ride le prouve une fois de plus. Chaque page de ce livre déborde d'humour, de caractère et, par dessus tout, d'une intrigue qui déménage vraiment. Du début à la fin, le sourire du lecteur ravi n'a pas quitté mon visage".

 

Voilà, il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte. J'espère seulement avoir donné envie de découvrir cet auteur à ceux qui ne le connaissent pas encore.

 

Comme avant toute publication, je viens de passer le test de la relecture. La régie me fait signe que c'est un peu long pour une critique. Sans doute, mais quand on aime on ne compte pas...

 

 

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 17:23

rankin-copie-1.gifDixit Rankin, voici le chant du cygne de Rebus. Snif snif, oh rage, oh désespoir... C'est donc ma dernière virée à Edimbourg en sa compagnie. Pubs enfumés, visages blafards et crimes tordus. Des intrigues souvent touffues car Rebus a toujours plusieurs fers au feu, un temps de chien et la solitude de ce héros hors-norme.

 

En hommage, je me suis organisé une petite virée et j'ai relu ma pile perso de Rankin...Des plus récents: L'Appel des morts, Fleshmarket close, Cicatrices, aux plus anciens tels que Le Jardin des pendus, L'Ombre du tueur, ou L'Etrangleur d'Edimbourg ... Rétrospective plutôt réjouissante car le plaisir était au rendez-vous, encore et toujours, malgré le temps écoulé et la relecture.

 

C'est un avis de sortie donc, car Rebus tire sa révérence. Avec panache of course. Un poète russe dissident est assassiné. Des magnats du pétrole, un consulat soviétique peu accommodant, des accords économiques internationaux, prière donc d'arrondir les angles... A quelques jours de la retraite, Rebus cédera-t'il? ... Lorsque la pègre et la politique marchent main dans la main, l'argent sale n'a pas d'odeur.

 

Les nantis auront-ils gain de cause? Au nom des affaires, la morale semble bien peu de choses... Une phrase de la critique anglo-saxonne orne la quatrième de couverture. Elle me revient à l'esprit car je la trouve percutante: '' Pour Rebus, le problème vient de l'establishment, pas de la pègre... Et la formule résume à peu près toute l'oeuvre de Rankin.''

 

Belle épitaphe pour ce très bon polar où nous retrouvons tous les ingrédients qui ont fait le succès de la série. Que ce soit son éternel adversaire dans le crime Cafferty, l'intrigue épaisse et noire comme le goudron, ou ce dénouement brutal et magnifique, Exit Music sonne bien.

 

Une oraison funèbre s'imposerait presque, mais comme tout écossais qui se respecte, c'est mon verre que je lève...





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11 octobre 2010 1 11 /10 /octobre /2010 14:50

kepler.gifEn tout cas, je n'ai pas pu lâcher le livre, je l'ai lu d'une traite. Comme un gosse dans sa chambre, caché sous la couette jusque tard dans la nuit. J'ai remis le couvert le lendemain et bu le calice jusqu'à la lie. J'ai dévoré L'Hypnotiseur de Lars Kepler. C'est son premier roman traduit en France, mais on m'annonce que d'autres aventures sont en route.  J'en salive déjà.

 

Dans le cadre de ses recherches, Erik pratique l'hypnose médicale. Il est un des rares experts en la matière. Il souhaite améliorer les résultats  de la psychiatrie par ce biais.

Dix ans plus tard, il est sous anti-dépresseurs et mène une vie difficile. Sa femme ne lui pardonne pas une liaison, son fils adolescent souffre de la maladie de Willebrand et ses recherches sont oubliées. Erik ne pratiquera plus jamais l'hypnose, il l'a déclaré publiquement.

 

Cependant, lorsque Joona le policier lui expose les faits, Erik hésite. Une famille entière a été assassinée dans un déchaînement de violence. Le fils aîné, lardé de coups de couteaux, oscille entre la vie et la mort. Sa soeur plus âgée, ayant quitté le domicile au moment des faits, n'a toujours pas été localisée. L'hypothèse retenue est que l'assassin la poursuit. La police est sur les dents, Josef doit témoigner au plus vite de ce qu'il a vu.

 

Erik travaille désormais en traumatologie. Ses compétences dans les domaines de l'hypnose et du trauma pourraient  faire gagner un temps précieux. Erik accepte donc. Dès lors, les choses s'accélèrent. Josef s'évade de l'hôpital en laissant derrière lui une piste sanglante. Benjamin, le fils d'Erik, disparaît ensuite. Il ne peut survivre que quelques jours sans l'injection qui permet à son organisme de lutter contre la maladie. Les questions et les suspects ne manquent pas. Où se cache désormais Josef? A-t-il enlevé Benjamin? Y a-t-il un rapport avec ce qui a poussé Erik à ne plus pratiquer? Qu'en est-il de cette bande d'adolescents désoeuvrés, affublés de noms de Pokémons, qui s'adonnent au racket et à la violence dans le quartier? Quels liens entretiennent-ils avec la fiancée de Benjamin et son frère attardé? A qui a-t-on voulu nuire, au fils ou au père? Le couple d'Erik, déjà fragile, est durement éprouvé par l'épreuve. Mari et femme s'éloigneront bientôt l'un de l'autre.

 

Nous suivrons alors les efforts de Joona le policier, de Simone la femme de l'hypnotiseur, d'Erik lui-même et de son beau-père Kennet, policier à la retraite. Les personnages sont tous attachants. Le découpage à l'américaine n'est pas pénible car chaque protagoniste apporte une pièce à l'ensemble du puzzle. L'écriture, comme souvent chez les nordiques, ne sombre pas dans l'excès. Mais elle est ici imprégnée de macabre, ce qui donne à l'ensemble une tonalité inquiétante. L'intrigue regorge de petits détails sordides qui raviront les amateurs sans pour autant nuire au réalisme.

 

De plus, derrière le pseudonyme de Kepler, se cache un couple marié travaillant à quatre mains. Cette collaboration permet une analyse assez fine des tensions qui tiraillent le couple d'Erik. La construction des personnages féminins n'est pas caricaturale et certaines des névrosées qu'Erik nous fait rencontrer resteront dans les mémoires.

 

Vous n'entendez désormais que ma voix, vous êtes détendus et confiants. Je vais compter jusqu'à dix et vous acheterez ce livre.

Un, deux...

 









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2 octobre 2010 6 02 /10 /octobre /2010 16:42

arni.gifIl en va des livres comme des gens. Certains font de l'effet ou lassent, d'autres, à l'instar du bon vin, vous deviennent de plus en plus chers avec le passage des années. Le Septième fils est de ceux-là. Son auteur Arni Thorarinsson gagne à être connu. Il a pris de la bouteille et peut se consommer sans modération. Le nord est une valeur sûre et l'Islande a bien sa place au panthéon des romans noirs.

 

Or donc, bienvenue à Isafjördur dont le patronyme à coucher dehors laisse présager bien exactement ce qu'il en est, c'est à dire pas grand chose. Trois gothiques, une pêcherie qui a coulé, un fort taux de chômage, et, voyons voir, une municipalité à la recherche de capitaux pour relancer une économie moribonde... Einar,  journaliste désabusé mais toujours curieux, se voit chargé par sa rédaction d'y fouiner un poil, histoire de travailler plus et de coûter moins. Business is business.

 

Mais un incendie éclate. Une vieille maison du centre est réduite en cendre. Un couple de touristes lituaniens se fait voler son camping-car, on le retrouvera bientôt carbonisé avec deux cadavres à l'intérieur, celui d'une gloire sur le retour du football et son meilleur ami... Einar devra donc prolonger son séjour et creuser son investigation.

 

On retrouve ici des thèmes chers à l'auteur. Un pays gangrené par l'avidité et par la drogue, la musique, une jeunesse perdue... Sous la plume d'un journaliste revenu de tout sauf de la curiosité, l'Islande sombre petit à petit. Avec des mots simples et des intrigues tricotées genre grosses mailles un peu lâches, j'avoue qu' Arni me va comme un gant, ou une moufle. Après tout, tant qu'on est au chaud... Même son final un peu gros m'a laissé un agréable souvenir. Suis-je partial? Assurément, c'est le seul moyen d'être honnête que j'ai trouvé!

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 16:08

lisez les Texas Chronicles! Ces trois bouquins de Michael Simon où l'on retrouve Reles, l'inspecteur juif à la crim' d'Austin dans les années 90. Fils de mafieux, il est en proie au racisme ordinaire d'une police souvent corrompue. Il mènera l'enquête d'abord dans Dirty Sally qui ouvre la série puis dans Texas Parano et Le Dernier juif debout.

 

Je viens de terminer le second, il manquait à ma collection. En un mot comme en cent, c'est bien. J'ai retrouvé avec plaisir des personnages bien campés, abimés par la vie et bien loin des stéréotypes aseptisés du héros. La crise économique et sociale qui frappe durement l'Amérique est un excellent révélateur des failles d'un système ou d'un gouvernement.  Les services de police y sont rien moins qu'épargnés. L'auteur a travaillé pour les services du contrôle judiciaire. L'expérience a sans doute été amère, mais elle donne aux livres un poids indéniable.

 

Texas Parano débute par l'agression d'une avocate noire et le meurtre d'un de ses deux enfants. Pour apaiser tout problème de tension raciale, c'est à Torbett, le seul flic noir d'Austin, que l'on confie le bébé, Reles s'occupera de décès inexpliqués liés à la drogue. Les affaires se croiseront bientôt, et comme on s'en doute, rien ne sera ce qu'il y paraissait.

 

Ce qui fait mon bonheur dans cette trilogie, c'est que, comme disait l'autre: rien n'est simple et tout se complique. L'échec ou le compromis sont souvent inévitables et Michael Simon l'écrit à sa manière, sans pour autant quitter les ornières du polar. Voilà pour le "en bref" du jour!












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3 septembre 2010 5 03 /09 /septembre /2010 12:38

Sous la voûte verte,

Une route droite,

J'allais vers l'orage et l'orage venait,

Mais qu'en savais-je? l'orage mentait.

 

Le ciel frappait à la porte,

Le vent sifflait à sa perte,

Comme une orange,

L'orage, de rage

 

Déchiré;

Comme un sabre

Dégainé,

Entre les arbres.

 

Candélabres

Délabrés,

De vacarme

Enflammés.

 

Encre bleue puis noire, poix et lueurs,

Sang et feu, nuit noire, voix et choeurs!

 

Autour de moi, s'enfle et souffle...

CRAAC. Sur le billot une lame claque,

Zigzague sous le halo des flaques,

Pique les coutures, mais s'essoufle,

 

Le ciel pâle

A l'air sale,

Il grince,

Se pince,

 

Il crève, mais s'élance,

Trêve, puis le silence.

 

Sous la voute verte,

Une route droite.

Quelques gouttes encore,

Sans doute les dernières.



 





 


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Présentation

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  • : Un amateur donne son avis en ligne sur ce qui le passionne!
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Plusieurs cordes...

... A mon arc?

Mon beau-père, paix à son âme,  me disait souvent qu'un touche-à-tout,  n'était bon nulle part, mais mauvais en tout!

Ce bon sens,  un peu terre à terre m'a toujours fait sourire.

Pas forcement pour les raisons auxquelles l'instigateur du proverbe pouvait songer!

Le dilettantisme est une forme d'art que la morale méprise. Et bien, si se consacrer aux arts,  par pur et simple plaisir de la chose est un crime, sachez que je suis un criminel.

Je réflechissais à tout cela, car mon ouvrage informatique, s'il colporte honnêtement mon amour du polar, vous déroutera  peut-être  par ses vélléités poétiques.

Mea culpa mes amis. La faute m'en incombe, et je vais tenter de m'expliquer...

J'en reviens à cette superbe maxime à l'origine de ce texte, et,  j'ai envie de lui assener cette autre pépite du genre: Ne s'attendre à rien, c'est être prêt à tout!

C'est ainsi, avec cette toute orientale tournure d'esprit que j'ai conçu cet espace.
Je laisse aux mots, toute lattitude pour prendre la parole...

J'espère, bien sincèrement que vous apprécierez mon outrecuidance, et que mes errements ne vous lasseront pas! Ou alors, pas tout de suite!

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